L'église Saint-Onésime
L’église est dédiée à Saint Onésime, 7e évêque de Soissons, mort en 380, enterré hors la ville de Soissons, au bourg de Saint Médard. (ne pas le confondre avec un autre saint Onésime, esclave converti par Saint Paul et nommé évêque d’Ephèse (Asie Mineure), torturé et lapidé en 95).
les reliques de St Onésime ont été transférées en 890, partagées entre Donchery et Douai.
d’après une ancienne tradition, la châsse contenant ces reliques avait été mise en dépôt pendant une guerre à l'abbaye Saint Médard. Les porteurs chargés de la rapporter à Donchery, assoiffés, se sont reposés sur le versant de
A l’origine, l’église n’était que la chapelle du prieuré, créé par les religieux de Saint Médard.. Au cours des siècles, l’église a été détruite, ( ville incendiée en 946) reconstruite, agrandie pour accueillir une population de plus en plus nombreuse, …La plus grande partie de l'église actuelle date du début du XVI siècle.
Pendant la Révolution, les réunions communales se tiennent dans l'église.C'est du haut de la chaire que sont proclamés les décrets de l'Assemblée Nationale.
L'église a été incendiée, comme la ville entière, le 26 août 1914 :
Extérieur
Le chevet
Les murs et les contreforts du XII e siècle correspondent à la partie la plus ancienne de l’église,
Le chevet est rectangulaire sous un toit en bâtière, reposant sur des corniches à modillons (corbeaux sculptés). Remarquer les restes de 2 gargouilles.
.La sacristie de 1693 ( brûlée en 1914, reconstruite en 1926) cache une ouverture en plein cintre du XIIe s, sur le côté Nord du chœur (visible à l’intérieur du chœur)
Le fronton s’ouvrait par une baie en tiers-point, elle-même divisée en deux baies en tiers-point surmontées d’une rose, bordées de colonnettes à chapiteaux ornés de feuillages sous des tailloirs octogonaux.
La baie a été murée en 1665, lors de la pose d'un rétable dans le choeur.
La façade Sud
Au début du XVIe siècle, une grande partie de l'église a été démolie et reconstruite, agrandie.
4 frontons triangulaires de largeurs inégales sous des toits en bâtières : l'un recouvre deux baies.
Le transept se trouve dans l’alignement du bas-côté
Les murs sont épaulés de gros contreforts, sur lesquels on reconnait l’emplacement de statues.
On y voit des traces de solins (qui existaient encore sur le plan cadastral de 1840).
Le portail a été ouvert début XVIe, dans la 1e travée, côté Sud, (mais pas en son centre) « placé à cet endroit pour flatter le coup d’œil dans une rue principale et pour la commodité des paroissiens » (abbé Lagneau, 1874).
un gable bordé de choux frisés surmonte une grande rose à rayons et une rosace sculptée.
Les voussures reposent sur de fines colonnes à chapiteaux à feuillages.
. Dans l’embrasure, des niches à pinacles ont perdu leurs statues à la Révolution
Remarquer au centre un portail muré, en dessous d'une grande baie dont la partie inférieure est masquée.
Au premier plan, une construction du XIXe siècle, la salle des catéchismes, restaurée recemment, abrite le musée statuaire.
Côté Nord
Ici, un toit à un seul pan couvre trois travées, et des toits en bâtière couvrent un double transept, renforcé en son milieu par un gros contrefort, construit en 1865 après la destruction du prieuré attenant.
Le petit portail de 1514, qui se trouvait a milieu, a dû être déplacé pour la construction du contrefort.
INTERIEUR
Dès l’entrée, comparer la largeur et la hauteur de la nef centrale et des bas-côtés.
Le côté Sud est beaucoup plus large que le côté Nord : l’église était accolée au prieuré, elle n’a pu être élargie qu’au Sud, et le bas-côté a été élargi jusqu’à être aligné sur le transept.
Pour retrouver le plan en croix caractéristique des églises, il faut regarder du côté Nord, où l’on découvre le double transept (remarqué à l’extérieur), peu proéminant.
Au début du XVIe siècle, la plus grande partie de l'église a été démolie et reconstruite :
sur la vôute, des dates indiquent l'époque des travaux :
ex : FAIT LAN MVCXIIII
Les doubles travées du transept sont convertes de vôutes à liernes et tiercerons, et les clés sont sculptées.
vitraux
Les baies avaient été reconstrutes, toutes différentes, mais les vitraux ont disparu...il ne reste que de petits éléments dans les réseaux :
cherchez, dans des écoinçons, quatre petits anges ...(classés aux mnments historiques)
LE CHOEUR
Le maître-autel, installé en 1665, comprend un rétable en bois sculpté doré, un tableau de la résurrection dans un adre en pierre.
De chaque côté, des colonnes de marbre abritent les statues de Saint Médard (évêque de Noyon, mort en 567) et de Saint Onésime.
la statue du Bon Pasteur surmonte le tout.
34 stalles, avec des miséricordes ornées de fleurs (sauf une), classées en 1913, rstaurées en 1967, occupent les trois quarts de la croisée du transept.
De chaque côté du choeur, des autels latéraux, installés en 1675, intervertis en 1838. Au Nord, Saint NIcolas a été remplacé par le Sacré Coeur, incendié en 1914.
L'actuel autel de la Vierge, au Sud, date de 1866
La chaire, installé en 1678, portait à l'origine les armes du roi de France, qui ont été enlevées en 1973.
En 1850, un ange à la trompette du Jugement dernier, classé en 1933, restauré en 1976...a disparu !
LE MUSEE STATUAIRE
En 2006, le patrimoine statuaire de Donchery (églises Saint-Onésime et de Saint-Julien de Ledancourt) a été regroupé (et sauvegardé) dans l'ancienne salle des cathéchismes.
Dans ce musée, accompagnés par une présentation sonore, on peut admirer 20 statues du XVe au XIXe siècles : Sainte Barbe en pierre, un Christ en ivoire, toutes les autres en bois.
Les statues avaient bénéficié d'une sévère restauration :
L'ORGUE
L'église a la chance de posséder un orgue historique, construit en 1702 par le facteur d'orgue de Sedan Jean Boizard
J Boizard a aussi construit l'orgue de Saint Michel en Thiérache, qui a été épargné par les guerres, et où des concerts sont régulièrement organisés.
Pendant la Révolution, l'orgue échappe à la destruction, pour "accompagner le chant des hymnes républicains" dans l'église
Hélas, il ne reste que le buffet, toute la partie métallique de l'instrument lui-même ayant été enlevée par l'occupant en 1917, l'etain des tuyaux servant à la fabrication des cartouches.
Ce buffet d'orgue a été classé Monument Historique en 1973.
La partie instrumentale est inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques en 1980
Les mécanismes attendent sous la poussière accumulée depuis un siècle.
Des tuyaux, il ne reste que les gros, très gros tuyaux en bois, les bourdons.
Tout ce qui était métallique a disparu en 1917...