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Sur le Chemin des Dames

   12 avril 2014, sortie sur le Chemin des Dames.

Le « Chemin des Dames », qui doit son nom aux filles de Louis XV pour qui un chemin a été rendu carrossable entre 1785 et 1789,  correspond aujourd’hui à la D18CD, qui relie la RN 2(de Laon à Soissons) et la RN 44 (de Reims à Laon), entre les vallées de L’Aisne au Sud et de L’Ailette au Nord, sur un plateau calcaire bordé par un escarpement où des carrières souterraines ont, depuis le Moyen-Age, fourni la pierre des constructions. Ces cavités, les « creutes » ont été aménagées en habitations troglodytes, encore utilisées aujourd’hui comme hangars.

               Image google earth craonne

                                         

Dès septembre 1914, après la bataille de la Marne, le front s’est stabilisé au bord du plateau, les creutes  abritant des cantonnements.

           

 Les Allemands, installés sur le plateau, ont creusé des souterrains reliant les creutes et communiquant avec la ligne de front.

Les Français ont construit 60 km de voies ferrées, dont des voies " à épi de tir" pour les des canons de 370 mm, stocké une énorme quantité de matériel (22 millions de cartouches de 75 mm ) et rassemblé 850.000 hommes ,parmi les meilleurs.

 Le 16 avril 1917, Nivelle, espérant rompre le front allemand, lance une offensive qui devait être foudroyante (direction  "Laon, pour le petit-déjeuner – demain ») : attaque par l’artillerie lourde tirant de loin, et chars blindés aux extrémités Est et Ouest du plateau.
 Mais, la base de la victoire, c'est, la surprise, et hélas, cette surprise s' est perdue, les Allemands   s’étant rendu compte de l ' offensive française prévue. Les mitrailleurs allemands, utilisant tout le circuit des galeries souterraines, attaquent les Français de face, de côté, à revers…

 

L 12 avril 2014 (presque au jour anniversaire), nous sommes allés visiter les lieux des combats :
 

A Berry-au-Bac, le Monument des Chars, élevé en mémoire  de la première attaque de chars française, rappelle que le 16 avril 1917, au carrefour des routes Reims-Laon et Rethel-Soissons, une centaine de chars, plus prototypes que chars de combat, se sont engagés sur 5 km dans les lignes allemandes. Mais, mal entraînés et mal suivis par l’infanterie, ils n’ont pu réussir leur attaque.

 

                          

         

 

A Craonne (on dit « Crâne !)  le monument des fusillés  a été élevé en mémoire ses 45 soldats fusillés après les mutineries d’avril-mai 1917, causées par les échecs des offensives françaises.  

La caverne du Dragon  ensemble de creutes occupées par les Allemands, repoussés au fond de la grotte par les Français, a été aménagée en musée  …mais, sans réservation, nous ne pouvons la visiter.

A Braye-en-Laonnois, nous avons rendez-vous  avec deux « passeurs de mémoire » MM Chauwin et Oliveira, qui nous ouvrent  la CREUTE DE FROIDMONT.

Cette creute , fermée-sécurisée, a été la caserne souterraine, pendant toute la guerre, d' un millier d'Allemands, puis de Français, puis d' Américains, puis d' Allemands. Cette caserne souterraine, à l' abri des coups, était reliée par une cheminée au canal-tunnel de l 'Oise à l 'Aisne, situé 60 mètres plus bas ; sur ce canal flottaient trois péniches-hôpitaux , qui remontaient vers la Belgique leurs chargements de misères ( les blessés allemands étaient soignés en Belgique, et non en Allemagne , afin de ne pas effrayer et démoraliser la population !  

Pendant trois heures, Mr Chauwin  nous fait découvrir cette "multi"-carrière de 40 hectares, riche d'objets de toutes sortes, et  dont les parois comportent plus de 650 gravures, dessins, sculptures, naïves, réalisés par ces combattants de toutes nationalités qui se sont succédé  ici pendant 5 ans.
 C' est le Lascaux , ou la grotte Chauvet , de la Grande Guerre...C' est bien , des gens qui protègent, qui racontent, et qui font revivre la vie de tous ces gens, et de tous ces soldats , et ainsi qui  " qui passent la mémoire".- " briseurs d 'oubli"....  S C.M.