A la Fontaine-Madame, en souvenir de l'Oncle Fernand

Né le 3 décembre 1894 à Mohon, Oncle Fernand se destinait au métier de menuisier comme son père (mon grand-père).
A la déclaration de la guerre il n'a pas encore vingt ans ; il est incorporé le 22 août 1914 au 9éme Génie à Verdun, au casernement de la citadelle, comme sapeur mineur compagnie 6/3.  

                     

 

  Après quelques mois de formation (il n'a pas encore fait son service militaire), il se retrouve sur le front en Argonne où, depuis la mi- septembre, les combats font rage. Les Français et les Allemands tentent de gagner du terrain dans ce secteur où le front n'est pas stabilisé.

 De janvier à juillet 1915,  la compagnie 6/3 vient en aide aux régiments d'infanterie 261RI, 151RI, 162RI, 94RI, 8BCP, 16BCP, 103RIT,  61AC pour l'aménagement des tranchées, sapes, abris, cantonnements.

Le 30 juin 1915, après 4 heures de préparation d'artillerie (150 canons), trois régiments  allemands passent à l'attaque : le Wurtembergeois IR124, le grenadier GR123 , mais c'est le régiment IR67 qui a la tâche la plus difficile face à la résistance française dans le secteur de Bagatelle, Fontaine Madame, avec un corps à corps à la grenade.

                                           

                   

Ce jour- là, à la Fontaine Madame, oncle Fernand est tué, son corps ne sera jamais retrouvé.
Il n’est pas le seul ; pour cette journée, les pertes françaises s'élèvent à 20 officiers et 1000 hommes de troupe.

La destinée d’oncle Fernand, sortie de l’oubli, n’est qu’une parmi des millions d’autres.

 Un siècle plus tard, jour pour jour, ses neveux sont venus lui rendre hommage en un lieu symbolique. A la source de la Fontaine Madame, ils ont planté un rosier en souvenir.

                             

 

  J C, M M, J R.

 

Sources : souvenirs familiaux.

Claire STRATONOVITCH, la guerre en Argonne, tome 1. (2001)

Archives départementales des Ardennes.

 

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