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barrage de Romery

       A la découverte du nouveau barrage de Romery

MARDI 9 AVRIL 2019.

Nous partons vers la Z.I.A de LUMES,  RdV  au siège de la BAMEO, entreprise nouvelle qui « gère » le niveau de l’eau des voies navigables : canaux, rivière Aisne et fleuve Meuse, de Vic sur Aisne à Givet, et Verdun-Sud, soit près de 700 km, pour le compte de VNF, Voies Navigables de France….

Nous sommes reçus par  Mme Ines de Montgon, assistée d’un de ses collègues, afin d’exposé.

 Cette société BAMEO, civile, implantée à Lumes depuis Juillet 2006 ( et dans de nouveaux bâtiments depuis peu) a «  à ferme » la gestion du niveau des eaux des canaux de l’Est, afin de pouvoir faire circuler les bateaux divers, tant au point de vue tirants d’eau que tirants d’air, tout en préservant les riverains des lits majeurs des dangers d’inondations dus aux faits de la BAMEO ( et non des crues !).Tâche difficile s’il en est, puisque la fourchette de variation impérative de la surface des eaux n’est que de 18 cm : +9 CM et – 9 CM ! (en fait 20 « larges », ce qui est peu : dans un cas, les bateaux-péniches gabarit Freycinet talonnent, accrochent au fond, dans l’autre, les roofs des cabines ne passent plus sous les ponts !).

Le niveau d’eau, depuis l’invention des barrages à aiguilles par l’ingénieur POIRET, en 1832,  est piloté par un ou plusieurs barragistes. Ces barragistes installent des aiguilles, longues barres de bois s’appuyant au fond et sur des portières-armatures en acier, donc perpendiculairement au fil de l’eau afin de freiner l’eau, et ainsi, à plusieurs aiguilles, de barrer le cours d’eau et de faire ainsi monter le niveau du fleuve, donc du canal (jusqu’à 1200 aiguilles !). Mais, en cas de crue, ce qui arrive très rapidement, et en général, par très mauvais temps, il faut descendre le niveau de l’eau et démonter le barrage sous peine d’inonder le voisinage. Le démontage est une mission très dangereuse, rapide, et quelquefois mortelle (cf : l’accident du barrage de Montcy dans les années 70). De plus, ces barrages partiellement démontés («  non couchés ! »)constituent des obstacles sur lesquels s’agrippent le givre, les glaces, des troncs, constituant ainsi des embâcles, embâcles générateurs potentiels de lames d’eaux en cas de rupture soudaine du dit barrage accidentel constitué ( Cf : la destruction de Grenoble,  en 1219, à la suite de la rupture d’un barrage occasionnel et naturel ( sur un torrent alpin) causé par gros orage-accumulation de débris, et rupture subite de la digue de débris ! la lame d’eau a tout emporté...)

                                          barrage à aiguilles    

 En conséquence, de nouveaux barrages sont installés, ou en cours, sur nouveaux radiers-béton de 450 m2, comportant des boudins d’élastomère armé, remplis plus ou moins à l’eau, système automatisé de « bouchures », boulonnées au radier, afin de barrer plus ou moins ou de laisser libre le cours du fleuve. Ce système est appliqué en Allemagne et en Autriche. En même temps, les nouveaux barrages sont équipés de passes à poissons, et de microcentrales électriques à faible rotation, 30 tours/minute, 500 KW, rabattables en cas de crue ( le bloc turbine-alternateur , sur charnière, « tombe » littéralement dans une fosse, et l’eau en crue déboule par-dessus).

Le barrage fonctionne sous surveillance vidéo, électronique, automatique et autonome. Un central installé à Lumes (deux autres à Vic sur Aisne et Stenay sont prévus) gère les pannes.

 

Une fois le barrage neuf installé, celui à portières et aiguilles est démonté, son radier restant au fond du fleuve, à moins deux ou trois mètres. Tous les barrages à aiguilles sont remplacés pour un coût global de 345 millions d’euros, et la société BAEMO, Aisne et Meuse, en a la charge pendant trente ans( jusqu’en 2043), ce qui représente le quart du budget annuel de VNF.

 Ensuite, visite «  in situ » du barrage de Romery, et des installations automatiques de gestion du nouveau barrage, donc du niveau de l’eau du canal de l’Est. A signaler : VNF, patron des canaux et donneur d’ordres, surveille ce dit niveau six fois par heure ; si la cote +6 ou– 6 cm est atteinte : 1000 euros d’amende infligés à BAMEO ! Aïe.

S C.M Dy 9/04/2019.

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