circulation de l'huile bétique

LA CIRCULATION DE L’HUILE BETIQUE A L’EPOQUE DE L’EMPIRE ROMAIN.

(d’ après Eduardo SAYO, documents, terrains)

  • Objet : Reconstitution du chemin parcouru par une amphore Massaliète, type Dressel 20, ayant contenu de l’huile, brisée après usage, trouvée en fouilles à Vireux, Ardennes, reconstituée, et exposée au Syndicat d’initiatives de la ville de Vireux ; huile d’olive provenant de Bétique, actuelle Andalousie.

PLAN :- la Province de Bétique et ses productions –les containeurs et leur ouvraison –le transport par mer, fleuves, terres, et les navires.

 

1 / La Bétique est une ancienne province romaine irriguée par le fleuve Bétys, l’actuel Guadalquivir,  du nom arabe « Wadi el kébir », grande rivière, donné par les Arabes, envahisseurs vers 680. La capitale en est Hispalis= Séville, et son port  Gadès= Cadix.
La Bétique cultive des céréales, des oliviers et produit depuis très longtemps des olives en saumure et de l’huile d’olive. Elle élève des porcs, fournissant des salaisons, dites salaisons tangétines (Tanger). La pêche en Atlantique fournit des salaisons et conserves de poissons. La province s’en trouve riche, et elle exporte ses productions, surtout vers Rome (1,5million habitants, qui consomment donc 2000 tonnes/blé/jour).

2 /L’exportation et le transport de ces richesses ne peut se faire que dans des récipients adaptés à la manutention et au logement dans un quelconque moyen de transport. Pour ce faire, un récipient d’origine grecque, - 6e,- 7e siècle, lamphore, en terre cuite, est utilisé.  L’amphore est une sorte de grande « cruche », contenant entre 20 et 30 litres de liquides, et d’un poids brut-vide d’une vingtaine-trentaine de kilos, manipulable par une personne (au-delà, il y a  risque de casse). Ces amphores étaient élaborées en Bétique par 70 ateliers de poterie. Leur fabrication, nécessitant de grands feux de four, a  participé à la déforestation de la péninsule ibérique, très boisée (dixit les Grecs, qui faisaient le commerce sur mer des vins (pour les cultes) et  de huile (pour les lampes) dès le 6e siècle av J.C).

 

 

 

3 / Afin de faire circuler ces amphores de vins, huile, poissons en saumure, il faut des moyens pratiques de transport, les lieux de consommation étant loin : Rome, Lugdunum, Burdigala-Bordeaux, Bretagne-G.B !, Limes germanique-Bouches du Rhin - Meuse, soit 2000-2500 km ! Le seul moyen pratique est le bateau de mer, avec un circuit côtier, la mer étant dangereuse, avec accostage avant la tombée de la nuit, soit une circulation à la voile de 40 à 50 KM/Jour, soit un mois-40 jours – au mieux- pour relier Gadés à Massilia-Marseille et deux mois pour Ostia-Ostie-Roma…Il a été trouvé récemment une épave et 20 tonnes de lingots d’étain en Bretagne(actuelle) provenant des Iles Cassitérides=Bretagne=G.B, preuve de circuit maritime par l’Atlantique »…
Les navires, ventrus, «  pontos », en bois, bois cousu ! (construction de la « peau »-coque par virules-bordés-chevilles-taquets (et non, sur « squelette-quille », bateau construit «  à l’envers ! ») longs de 20 m sur 8 de large, voile carrée, trois à cinq équipiers, ancres en pierre et bois.  Celui de la Madrague d’Hyères, le 1er découvert,  charge 6000 amphores. La livraison, du port de mer à destination, comme Vireux !- est faite par des barques de fleuves ou rivières, effilées, chargeant une à deux tonnes.
Le transport entre les cours d’eau se fait par les «  isthmes » : isthme gaulois, entre Castelnaudary - Toulouse-entre Aude-Fresquel et Garonne-, et par l’isthme de Langres, entre  Saône   et soit la Moselle, soit la Meuse, ou la Seine. Là, le transport se fait sur des «  carrétous » chargeant quatre amphores, poids : 200 kg. Sous Néron, Lucius VETUS avait projeté de construire un canal Saône-Moselle par le Coney… Ce commerce « à pied » ,  ne fait que continuer des « anciens » commerces grec,  celte, qui se pratiquaient par les fleuves, sous la Tène, par Bibracte- par la Saône, par VIX-Mont Lassois-Seine,etc…Cent millions d’amphores ont été faites…et toutes cassées, vides.

 Sarda C.M.Dy.04/19