le pont de Monthermé 12- 13 mai
Le 12 mai 1940 vers 6 H 30, le pont de Monthermé est passé par les dernières troupes françaises de la rive droite ; les habitants de cette rive droite avaient reçu l’ordre d’évacuation la veille, vers 4 h 30. Le 2° bataillon de la 42° demi-brigade composée de mitrailleurs malgaches et de réservistes du Sud-Ouest, commandé par le Lieutenant Colonel PINSUN et le Commandant VERDIER, chargés de la défense de Monthermé, fait sauter le pont à 7h : il s’effondre dans la MEUSE par son centre: la pile centrale du pont est pratiquement intacte, le tablier, coupé en son centre, est immergé.
Vers 17 h le dernier train en provenance de GIVET passe le pont de service à CHATEAU REGNAULT. Ce pont saute à 21 h, toutefois les rails et traverses restent suspendus.
Le 13 mai 1940 à 7 h l’observatoire du bois ROMA signale une colonne de 200 véhicules sur la route d’HARGNIES, à 8 h 30 une Compagnie hippomobile d’artillerie du 391° RA ouvre le feu avec ses 75 et 150, seul un semi chenillé KRAFTWAGEN est touché de plein fouet .Les artilleurs constatent que les couvercles de nombreuses caisses d’obus sont vissées au lieu d’être clouées et sont donc difficiles à ouvrir en absence d’outils adéquats, de plus des fusées de mise à feu sont manquantes
passage de la Meuse par l’infanterie allemande.
Les troupes allemandes se regroupent à l’Enveloppe, plateforme de l’auberge la ROCHE à SEPT HEURES, qui surplombe l’isthme de MONTHERME, mais ne décèlent pas la présence des fortifications de MONTHERME. Hofer s’étonne de n’essuyer aucun tir d’armes automatiques, lorsqu’il envoie ses fusiliers dans les éboulis dépourvus de végétation, vestiges des anciennes carrières d’ardoise qui surplombent la Meuse.
vues vers le Sud,depuis l'Enveloppe
vers l'amont et les 4 Fils Aymon vers l'aval et Deville
Vers 11 h un avion allemand d’observation FIESELER vient survoler la zone en plongeant vers la rivière, et essuie quelques rafales, ce qui permet à HOFER de situer quelques mitrailleuses.
PLAN FORTIFICATIONS DE MONTHERME (source Combat en ARDENNE)
A 11 h 30 l’Enveloppe subit des tirs d'artillerie française, pendant que les troupes du génie allemand acheminent des pneumatiques gonflés prêts à l’emploi, des poutres et bastaings vers le sommet de la ROVA.
Une attaque de STUKAS a lieu dans le même temps sans causer de dégâts aux défenses françaises, si ce n’est quelques fils de communications téléphoniques coupés.
Vers 16 h, l’artillerie allemande mise en batterie se déchaîne sur Monthermé, la fumée des explosions cache, aux yeux des défenses françaises situées au niveau de la Meuse, les fusiliers allemands parvenus en bas des éboulis, non loin de la Meuse. A 16 h 30 les sapeurs allemands s’élancent avec les pneumatiques et les sacs flotteurs dans la rue Edgard QUINET en face du pont détruit où ils sont mitraillés par le poste du Sergent LATOUR en surplomb et enfilade du pont.
HOFER fait descendre 3 chars protégés par les bâtiments : l’un deux détruit le poste de tir du Sgt LATOUR et met le feu au quartier.
photo allemande du premier blindé
Une tentative de destruction de la culée de pont restée attachée à la berge rive gauche par une équipe de sapeurs du 3° génie appelée en renfort, dont faisait partie le réserviste douanier HIMBERT des HAUTS BUTTES, échoue. Ils sont surpris et capturés par les premiers pneumatiques, (visibles à gauche le long de la berge). La travée rive gauche reste attachée à la culée du pont.
A 17 H 30 les premiers sacs flotteurs lancés en amont du pont dérivent et sont arrêtés par les structures semi immergées du pont, permettant avec les pneumatiques qui suivaient, de créer une passerelle à l’abri de la pile du pont.
photo allemande de la première passerelle
Une Compagnie traverse an aval du pont et une autre en amont (en face del’actuelle salle des fêtes). Les 6 mortiers FABRI datant de 14/18 du bois HUTIN ne peuvent atteindre le secteur du pont, leur portée n’étant que de 3 km. Une tête de pont est ainsi réalisée.
Les Allemands se lancent aussitôt à l’assaut du « PETIT PAIN » nom qu’ils ont donné au sommet de l’isthme qui, à l’époque, était dépourvu d’arbres, et entièrement cultivé.
Les maisons et fortins de la première ligne sont neutralisés l’un après l’autre.
Photo Allemande de l’assaut du Petit Pain